LIBREVILLE , 1er octobre(AGP)- Le Burkina Faso a connu vendredi un second coup d’Etat en huit mois, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier 2022, a été à son tour démis de ses fonctions par des militaires dirigés par Ibrahim Traoré, le nouvel homme fort du pays.
Ce qui était annoncé comme une mutinerie vendredi matin par la présidence burkinabè a finalement débouché sur un coup d’Etat. Après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats en treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, peu avant 20H00 (heure locale) sur le plateau de la radiotélévision nationale.
Les militaires putschistes ont annoncé la mise à l’écart du colonel Damiba, la dissolution du Gouvernement, et de la constitution ainsi que la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre. En effet, les frontières terrestres et aériennes sont fermées depuis minuit heure locale. Un couvre-feu a été instauré, entre 21 heures et 5 heures du matin.
Toute activité politique et de la société civile est suspendue et les forces vives de la nation seront bientôt convoquées pour rédiger une nouvelle charte de transition afin de désigner un nouveau président civil ou militaire, ont précisé les soldats putschistes.
« Bérets rouges et visage découvert pour certains, casques et masques noirs pour d’autres, ils affirment vouloir poursuivre l’idéal commun du peuple burkinabè, « à savoir restaurer la sécurité et l’intégrité du territoire. », rapporte Radio France internationale.
C’est donc dire que le lieutenant-colonel Damiba, dont le sort est encore inconnu à l’heure actuelle ne dirige plus la transition burkinabè. Il est remplacé par le capitaine Ibrahim Traoré qui prend la tête du MPSR, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, qui avait été instauré lors du précédent coup d’Etat en janvier dernier et qui ne change donc pas de nom.
Le nouvel homme fort du pays et président du MPSR, 34 ans, était jusqu’à présent le chef de l’unité des forces spéciales antijihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord).
A la suite de l’annonce de ce putsch, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné, avec la plus grande fermeté, cette prise de pouvoir par la force. La Cédéao trouve, « inopportun » ce nouveau coup de force, au moment dit-elle, où des progrès ont été réalisés pour un retour à l’ordre constitutionnel. Elle exige le respect « scrupuleux » du chronogramme déjà retenu pour un retour à la légalité constitutionnelle au plus tard le 1er juillet 2024.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest connaît son deuxième coup d’Etat en huit mois. Et en ajoutant les deux putschs du Mali et celui de la Guinée, c’est le cinquième coup d’Etat enregistré en Afrique de l’Ouest depuis 2020.
VEM/FE (Sources: RFI, Burkina24.com)
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